jeudi 29 août 2013

Rhinocéros



RHINOCEROS - EUGENE IONESCO

Quatrième de couverture: M. Bérenger est plongé dans une aventure bien curieuse. Il habite une petite ville, et la plupart de ses concitoyens - par un processus incompréhensible - se métamorphosent en rhinocéros. On imagine les perturbations qu'une semblable épidémie peut déclencher dans une petite communauté humaine. M. Bérenger échappera-t-il à cette malédiction? Naturellement il faut aller un peu au delà des apparences: d'ailleurs dans cette rocambolesque histoire d'hommes changés en rhinocéros, il y a une signification philosophique très sérieuse que le lecteur aura le plaisir (ou la terreur) de découvrir.
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Si je n'avais jamais lu Rhinocéros (oui je sais pour une théâtreuse de vingt et un an c'est limite), j'en avait largement été informée du sous texte. A vrai dire, Rhinocéros était dans ma tête "une pièce sur la monté du nazisme" et voilà tout. J'ai eu beaucoup de mal à me débarrasser de ce présupposé massif en commençant ma lecture, et pourtant ça me paraît nécessaire. Entrer en n'ayant que ça en tête, c'est entrer avec de gros sabots dans une oeuvre fine, intelligente, atypique. Bien sûr, Rhinocéros parle de la montée du nazisme. Mais c'est avant tout une oeuvre menée par des personnages très intéressants, dans un monde qui ressemble au notre et qui lui devient délicieusement parallèle, formée d'une écriture très agréable, fluide. Rhinocéros est mille fois moins absurde que la Cantatrice chauve - je ressens le besoin de le préciser parce que la qualification d'auteur de l'absurde colle (et en un sens, justement) à la peau d'Eugène Ionesco et que dans certains cas ça en rebute carrément certains. 
Il y a dans Rhinocéros une satire totale de la logique qui devient elle même l'absurde, et vice versa. Il y a aussi finalement, un grand cri d'humanité - et pas forcément d'humanité belle et superbe, justement. Il s'agit de l'humanité qui survit, mais aussi de l'humanité lâche, vivante malgré elle, de l'humanité avec des principes qui se brisent en quelques secondes et ne valent rien, de l'humanité sous toutes ses coutures qui la rendent tour à tour répugnante ou touchante, belle ou méprisable.

CITATIONS: 

"Il y a des choses qui viennent à l'esprit même de ceux qui n'en ont pas."

"Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout!"

BILAN:











16/20
Vous l'aurez compris je pense, j'ai beaucoup aimé Rhinocéros. J'ai hâte de la voir mise en scène. Le personnage de Bérenger est extrêmement intéressant, anti-héros au possible s'il faut le caser dans une catégorie. On trouve dans le texte une finesse très intéressante, et les différents personnages qui amènent de nombreuses différentes couleurs et qui pourtant deviennent rhinocéros donnent une profondeur à la trame du texte. La fin est assez géniale aussi. Il y a dans le développement des événements une soudaineté délicieuse. Bref, je le conseille absolument, d'autant que c'est assez court à lire. J'ajoute que de mon côté, je n'aime généralement pas lire le théâtre, et que j'y ai cette fois pris beaucoup de plaisir.

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5ème lecture pour le challenge

mardi 13 août 2013

Voyage au centre de la terre


VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE - JULES VERNE

Résumé Livraddict: Dans la petite maison du vieux quartier de Hambourg où Axel, jeune homme assez timoré, travaille avec son oncle, l'irascible professeur Lidenbrock, géologue et minéralogiste, dont il aime la pupille, la charmante Graüben, l'ordre des choses est soudain bouleversé.
Dans un vieux manuscrit, Lidenbrock trouve un cryptogramme : Arne Saknussemm, célèbre savant islandais du XVIe siècle, y révèle que par la cheminée du cratère du Sneffels, volcan éteint d'Islande, il a pénétré jusqu'au centre de la Terre ! Lidenbrock s'enflamme aussitôt et part avec Axel pour l'Islande où, accompagnés du guide Hans, aussi flegmatique que son maître est bouillant, ils s'engouffrent dans les mystérieuses profondeurs du volcan...

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Je n'avais jamais lu de Jules Verne de ma vie - à force, je me disais qu'il était temps.
Et j'ai été extrêmement déçue. Le début est engageant: la première description, celle du professeur Lidenbrock, est très agréable, particulière, différente de ce que j'ai pu lire avant. D'ailleurs, toutes les descriptions de personnages dans cet ouvrage sont selon moi réussies. Cependant, la narration est bardée de beaucoup trop de jargon, et très vite on s'aperçoit que tout est explicité ou vécu à travers des pages et des pages d'explications de phénomènes physiques. Alors certes, je suis loin d'être une grande scientifique et ceci explique peut être cela, pourtant j'ai pris plaisir aux premières explications et hypothèses - c'est simplement qu'il y en a trop, tant et si bien qu'on fini par avoir l'impression que rien ne se passe.
Je me souviens être arrivée à la moitié du livre et m'être aperçue que rien ne s'était encore passé. Jules Verne est après tout réputé pour être un grand écrivain de romans d'aventures, il était normal que je m'attende à rêver, voyager un peu. J'ai fini, en continuant à avancer, par comprendre que si j'avais l'impression que rien ne se passait, c'était parce que rien n'était véritablement développé, et parce que quand l'action prenait lieu, elle était encore une fois décrite à travers des considérations physiques multiples. De même, la fin me semble un peu hâtive, facile.
Vous l'aurez compris, je ne vais pas m'attarder sur cette chronique étant donné le peu de choses que j'ai trouvé dans l'ouvrage.

CITATIONS:

"Une heure après, la capitale du Danemark semblait s'enfoncer dans les flots éloignés et la Valkyrie rasait la côte d'Elseneur. Dans la disposition nerveuse où je me trouvais, je m'attendais à voir l'ombre d'Hamlet errant sur la terrasse légendaire. « Sublime insensé! disais-je, tu nous approuverais sans doute! Tu nous suivrais peut être pour venir au centre du globe chercher une solution à ton doute éternel!» "

"- Ainsi nous voyageons sous l'Atlantique?
- Parfaitement.
- Et dans ce moment une tempête s'y déchaîne peut être, et des navires sont secoués sur notre tête par les flots et l'ouragan?
- Cela se peut.
- Et les baleines viennent frapper de leur queue les murailles de notre prison?"

"Silence général. Le vent se tait. La nature a l'air d'une morte et ne respire plus."

BILAN:


















10/20
J'accorde malgré tout la moyenne au roman pour l'idée même du voyage et la qualité des descriptions de personnages. Le fait que ce soit narré à la première personne par le pupille du professeur Lidenbrock donne aussi une certaine richesse à l'oeuvre. Après en avoir discuté pas mal autour de moi (hé oui, j'étais quand même vraiment déçue de ne pas accrocher au fameux Jules Verne) on est plusieurs à se demander si le manque d'engouement pour l'oeuvre et la sensation de vive à la fin de la lecture ne vient pas du fait qu'elle aie finalement un peu mal vieilli. Enfin, je compte quand même essayer d'en lire d'autre, je n'ai pas envie de rester sur cet échec, donc je vous tiens au courant de tout cela!

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4ème lecture pour le challenge